On appelle les frères prêcheurs « Dominicains » du nom de leur fondateur : saint Dominique, un prêtre espagnol qui a consacré une douzaine d’année (1204-1217) à des missions d’évangélisation dans le Sud-Ouest de la France. La vieille religion catholique y était en mauvaise passe, attaquée par les partisans d’une forme très radicale de religion : le catharisme.
Là, germa peu à peu pour Dominique la figure d’un Ordre à venir, dont le nom officiel serait « Ordre des frères prêcheurs ». Ces personnes méritaient de connaître le vrai visage de Jésus et Dominique était ému qu’ils ne le connaissent pas. Il annonce l’évangile, et fut peu à peu suivi par des frères. On dit de Dominique « comme il aimait tout le monde, tout le monde l’aimait. »
Dominique a tout de suite fait le choix de la vie commune religieuse pour lui et ses frères.
L’option de la fraternité se traduit par la vie commune, le quotidien partagé avec ses joies, ses difficultés et sa banalité. La vie avec d’autres exige que chacun s’y implique : on ne peut pas simplement en être spectateur. Cette implication se traduira par des services rendus à chacun des frères et aussi une disponibilité pour les services de l’Ordre et de la Province. Ces services concernent tant la vie quotidienne et matérielle, que le soutien moral et la solidarité dans les joies et les peines.
Le dialogue est fondateur pour la vie communautaire. Chacun est invité à échanger avec les autres, à confronter ses points de vue, à chercher avec l’autre l’accès à la vérité. Dialoguer exige bien évidemment l’écoute et le respect du point de vue de l’autre.
La vie communautaire requiert un vrai souci de l’autre tant de ses besoins que de ses questionnements, de ses soucis et de ses recherches. L’intérêt pour l’autre et son point de vue est une des caractéristiques de l’Ordre dominicain.
La vie communautaire est exigeante car elle décentre de soi. Elle est bienveillance a priori pour les frères. Elle passe par le partage des biens. Habiter ainsi une même demeure est la première prédication des frères.
Les frères dominicains ont choisi de vivre en frères dans des couvents de tailles diverses (de 3 à 60 frères en France). Ce choix amène à vivre avec des hommes d’âges et de cultures différentes, avec des points de vue différents sur le monde, l’Église et la théologie.
Les différences s’expriment à travers le dialogue, le débat. Cela peut parfois conduire à des divergences profondes. Et, cependant, c’est avec tout cela qu’il faut cheminer ensemble. Nos options différentes ne doivent pas nous empêcher de vivre la fraternité, de nous faire confiance. C’est un défi exigeant et beau, pas toujours facile à relever.
Dans les Actes des apôtres, pour manifester la force de la Résurrection, les premiers disciples mettaient tout en commun. Par là, ils voulaient signifier qu’avec le Christ tout pouvait changer dans leur vie. C’est ce que nous voulons vivre dans chacune de nos communautés.
La mise en commun des biens, le choix de ne pas vouloir posséder pour soi, sont des manières de manifester notre confiance en Dieu et dans les frères pour notre vie quotidienne.
Cette mise en commun est le lieu où la fraternité ne peut pas se payer de mots et où les besoins de chacun interrogent tous. Cette gestion est exigeante et rencontre des résistances spontanées. C’est donc un domaine de conversion auquel nous appellent nos vœux et notre fraternité.
Chaque frère donne à sa communauté tous les revenus qu’il reçoit de son activité et tous ses biens. La communauté subvient à ses besoins en l’aidant à discerner ce qui est essentiel pour son chemin spirituel.
On dit de Dominique qu’il prêchait le jour et priait la nuit. Les frères se réunissent plusieurs fois par jour pour prier ensemble. Chacun poursuit la prière dans sa journée.
Les dominicains vivent ensemble et souhaitent prier ensemble. Cette prière est celle du chœur ; elle est chantée en lien avec l’Église universelle. La prière chantée et la liturgie ont une grande place dans notre tradition. Donner du temps ensemble pour Dieu constitue une attitude fondamentale de nos communautés. Cette prière trouve dans l’Eucharistie sa plénitude.
La prière est aussi personnelle. Chaque frère est invité à lire la Bible de manière continue et à méditer la parole de Dieu. Fidèles à saint Dominique, les frères aiment prier pour le monde et ceux qu’ils rencontrent. Un temps d’oraison commun est proposé par nos constitutions.
Enfin, chacun est invité à donner du temps pour une oraison contemplative où il s’agit de « laisser Dieu être Dieu en nous » et écouter le Seigneur dans le silence.
Dominique avait commencé des études dans une des premières universités, à Palencia. Il aura le souci que les frères reçoivent la meilleure formation intellectuelle, pour être en capacité de comprendre tant les questions de leurs contemporains que les réponses du dépôt millénaire de la foi.
Les frères prêcheurs… prêche le salut en Jésus Christ. La vie commune religieuse, la prière, l’étude viennent nourrir la prédication. Il y a de nombreux lieux, sujets et occasions de prédications.
Bien sûr les frères prêchent pendant les offices. Mais ce n’est qu’une partie de notre annonce de la Bonne Nouvelle de Jésus Christ.
Le 15 août 1217, Dominique envoie les frères par petits groupes fonder des couvents dans les grandes villes européens, spécialement Paris. Très vite, les frères fondent un couvent et accueillent de nouveaux frères.
Lorsque l’Ordre va grandir, il va se diviser en Province. L’histoire est extrêmement riche, la révolution est passé par là. Mais depuis 1998, il y a deux provinces dominicaines en France, la Province de France et celle de nos frères du sud, la Province de Toulouse.
Cela peut étonner : en latin médiéval, Francia désignait le nord de notre pays. Il y a aujourd’hui 10 couvents et 3 maisons, en France métropolitaine, ainsi que plusieurs couvents et maisons à l‘étranger, pour y porter l’Évangile et implanter l’Église.
Chaque frère est unique, chaque frère est un don de Dieu. Le Seigneur s’est servi de la créativité de frère pour parler aujourd’hui.
Par l’association Dominicom, les frères dominicains sont présent sur internet pour animer des Retraites en ligne par des nombreux sites, dont le plus connus est Retraite dans la Ville qui a accueillis 130 000 inscrits.
Les dominicains sont les administrateurs de la première maison d’édition religieuse en Europe, les Editions du Cerf, qui publient les ouvrages clés de la théologie et de la spiritualité.
Les dominicains ont été les premiers à utiliser la télévision pour prêcher l’Évangile. Le CFRT produit des nombreuses émissions, spécialement celle du Jour du Seigneur chaque dimanche.
Le développement des technologies est autant une opportunité qu’un risque. Le frère Eric Salobir anime le réseau OPTIC pour réfléchir aux enjeux humains des médias.
Les dominicains ont été et sont toujours très engagés dans les débats théologiques et fraternels avec les autres confessions chrétiennes. Le Centre Istina, entre autres, porte cette mission.
Les frères dominicains ont fondé en 1937 l’institut dominicain des Etudes Orientales (IDEO), pour mener une étude de la foi musulmane à niveau scientifique. Ils forment des islamologues de hauts niveaux, capables de comprendre l’Islam de l’intérieur. Une conférence donnée par un de nos frères :
Nous t’aidons à réfléchir à la vocation !
Rejoins nous à l’un de nos week-ends de découverte de la vie dominicaine religieuse masculine ou féminine. Quelques jours pour écouter la Parole de Dieu, participer à la prière commune, vivre la vie conventuelle et servir avec les frères et soeurs.